samedi 4 octobre 2008

Judaïté de Mathathiahu Ha-Lévy

Notons que je ne dis pas judaïsme, celle-ci étant une hérésie pharisienne dans la compréhension du Chemâ Israël, beaucoup mieux compris par St Athanase, qui l'a commenté et dont le commentaire a été inséré dans l'Office matinal Catholique Romain tout à fait comme le Chemâ l'est dans l'office matinal de la synagogue.

Passons à sa judaïté, alors:

Il était issu du tribu de Levi, il avait la formation d'un écrivain. Après avoir commis le péché d'être publicain, il a fait son Téchouva par la grace de Notre Seigneur Jesus-Christ. Il a écrit le premier évangile en vue de convertir les juifs et il fait des allusions est des tours de phrase qui sont spécifiquement judaïques.

Le généalogie de Notre Seigneur en est un example déjà très connu. Il passe trois générations des rois maudits - lesquels? le mari, le fils et en fin du compte même le petit-fils d'Athalie, fille de Jézébel que met en évidence Racine (qui se faisait amateur de généalogie) dans le drame homonyme. Connu à l'égal est le vers ou Notre Seigneur s'identifie très clairement avec la signification du nom divin, ce que St Matthieu accepte évidemment: "avant que fut Abraham je suis".

Ce que Pilate aussi met en évidence, puisque l'acronyme de son chef d'accusation était, en Hébreux, le Saint Nom de Dieu. "N'écrivez pas le roi de juifs, mais ce qu'il a dit: je suis le roi des juifs". C'était un mensonge, puisqu'il ne l'avait pas dit directement, les juifs, sauf ses accusateurs l'avaient dit, Pilate aussi, il n'avait que confirmé, il n'avait pas lieu d'avoir citation directe comme ça, mais ça aurait donné un autre acronyme.

Passons aux moins connu: il met en scène* un événement ou tous les prêtres juifs (avec une exception auquel je reviendrai) d'un moment donné commettent déicide judiciaire. Pareillement tous les lévites présents à cette occasion. Mais les appeler prêtres et lévites aurait été un manque de respect au noms de Cohen et de Lévy. Il appelle donc les lévites de cette occasion "écrivains" ce que n'est pas un titre sacré, et les prêtres il les appelle "souverains prêtres" précisement parce que ce n'est pas correct de mettre Cohen Gadol dans le pluriel, du point de vue mosaïque, mais ce n'est pas un mensonge non plus, car les Kohanim se succedaient an pour an tirés par sort de remplir les fonctions rituels de Cohen Gadol: St Zacharie, père de St Jean Baptiste en son an, Hanne et maintenant Kaïphe dans les leurs et c. Ça en tour était imposé par les Romains, avec la monarchie hérodienne, après le très célèbre et pour certains dangéreux Cohen Gadol Jonathan Maccabée**.

Encore: il les met aussi en scène* embêtant Notre Seigneur sur la croix, et Celui-ci ne les repond pas. Mais en priant il leur explique parfaitement bien pourquoi il ne les repond pas, et ce qu'il en pense. Le psaume Elôi, Elôi lema sabachtani, que St Mathieu et St Marc seuls citent à cet instant, contient en effet les mots "les tauraux de Basan m'entourent" et il y est fait mention également de lions et de chiens. Il a donc évité de repondre à des insultes que son ancêtre David avait qualifié comme des mugissements de bêtes, en même temps qu'il avertit leurs consciences de ce qu'ils sont en train d'accomplir. Là aussi "les pharisiens et les sadducéens, les souverains prêtres et les écrivains" contiennent pas d'allusion aux mots sacrés kohanim ou lévite. Ni bien-sur à Cohen Gadol au singulier, qui l'est encore plus saint. Et ils cessent de ricaner, comme s'ils avaient compris, juste ajoutant "il appelle Elie" comme dernière ricane. Cette scène de St Mathieu, reprise par St Mark, prouve bien que ces évangiles furent écrits à un temps ou l'Eglise s'adressait encore avec privilège aux juifs, tandis que les deux autres sont plus tardifs.

Comme je viens de le dire: Cohen Gadol n'existe que dans le singulier dans les livres de Moïse. Et St Mathieu s'adressait aux Hébreux. Ils ont du demander une explication pourquoi l'évangéliste utilise une locution tellement non-torahique que l'est "souverains prêtres". Explication simple: parce qu'ils l'étaient tour à tour, rituellement. Mais comment Moïse avait-il pu l'ignorer et écrire Cohen Gadol juste dans le singulier? Reponse athée: il n'avait pas parlé avec Dieu. Irrecevable à la fois pour le judaïsme et le christianisme. Vrai reponse, déjà donné par Notre Seigneur: "Si vous croyiez Moïse et les prophètes, vous me croiriez, car c'est de moi qu'ils parlent."1

Quand Moïse parle du Cohen Gadol, il parle de Notre Seigneur. Le seul prêtre qui était irréprochable à l'occasion était le à la fois prêtre et victime.2 Quand Kaïphe exprime son cynisme, c'est miraculeusement Notre Seigneur qui à travers ça exprime sa générosité divine. Ce qu'expose aussi St Paul en écrivant aux Hébreux.

Mais Notre Seigneur n'était pas un Cohen? Oui, la Théotokos était née tardivement au mariage de St Ioïakim Halakhmi et Ste Hannah Cohen, dont Ste Elisabeth était la nièce. Et la Théotokos est élévée au temple, parce qu'elle est une Cohen de famille et aussi l'Arche de la Nouvelle Alliance: Elle allait contenir dans ses entrailles le Verbe qui grava le Décalogue sur les pierres contenues dans l'Arche de la Vieille. Elle n'avait pas la souillure qui excluait d'ordinaire les femmes du Saint des Saints, elle était, seule parmi les filles d'Eve née pure. Le prêtre qui l'admettait faisait une exception plus sainte que le rituel ordinaire, possibilité par ces trois circonstances. Ça nous enseigne le Protévangile de St Jacques le Mineur, Frère du Seigneur. Donc Notre Seigneur est un Cohen à la fois qu'un Halakhmi. Et il est le Cohen Gadol dont parla Moïse. Déjà le sermon sur la montagne le met en évidence comme un grand parleur, à l'instar de son ancêtre Aaron. voir là-dessus J'avais écrit quelque chose de mésinterprétable !!!

Iokhannan Lundal
que Notre Dieu et Christ ait miséricorde de moi pécheur,
car en écrivant ces vérités je n'étais pas pur de péchés du coeur

1Citation à peu près, l'exacte, en Anglais: If you did believe Moses, you would perhaps believe me also, for he wrote of me. (Douay Rheims, Bible Online)
2Voir p. ex. ce beau texte ci sur la Sainte Communion (Grand Prêtre=Cohen Gadol)
*"Mettre en scène" se dit, dans le jargon académique des savants de littérature, dans le sens "raconter en détail". Ça ne veut pas dire que ça soit faux ou trompeur.
**L'attente imminente du Messie a très certainement été aiguisée par ce déréglement rituel.



PS, ajouté le 18 octobre 2008 (ou 5, selon le vieux calendrier):
écrit dans Juifs et Chrétiens au temps de la rupture:

"Dans les années 90-100, aux Bénédictions récitées trois fois par jour par les juifs pieux, les pharisiens de Yabné ajoutent la Malédiction des Nazaréens et des hérétiques[2]. Les chrétiens, ces Nazaréens, sont totalement isolés et des juifs et des romains. C'est dans cette situation dramatique que sont rédigés les évangiles."


Cela s'applique au quatrième évangile, celui de St Jean, mais ni à St Matthieu, ni aux autres synoptiques, tel St Marc, ou encore St Luc, que nous fêtons aujourd'hui (ou celèbrerons en treize jours), et qui suivent St Mathieu dans une terminologie à l'origine issu du respect de certains traditions juives, comme je viens de le dire.

PPS: En anglais, par Daniel Fanous: The Person of the Christ: The Earthly Context of the Saviour (Review).