samedi 10 décembre 2011

Liberté et libertés. Un texte de M. l'abbé Grégoire Celier - lien - et mes commentaires sur deux extraits.

"Mais nous ne pouvons pas abandonner à la Révolution le terme et l'idée de liberté. Il fait partie intégrante et nécessaire de notre doctrine. Et c'est trop souvent qu'on entend des contrerévolutionnaires qui, par désir de sauvegarder le principe d'autorité, abandonneraient volontiers à l'adversaire le mot de liberté. Cela prouve que ces contre-révolutionnaires ont adopté, en fait, l'essentiel de ce qu'ils prétendent combattre. « Ils sont pour l'autorité », comme ils disent, au lieu que les révolutionnaires mettent l'accent sur la liberté. Ils n'en estiment pas moins, ensemble, que liberté et autorité sont choses qui s'excluent. Or c'est en cela que réside l'erreur révolutionnaire. Voilà où prend racine son péché. Voilà où est le noeud de l'option fondamentale."

Question pertinente

à "Et c'est trop souvent qu'on entend des contrerévolutionnaires qui, par désir de sauvegarder le principe d'autorité, abandonneraient volontiers à l'adversaire le mot de liberté." - Uniquement le mot? N'y a-t-il pas des soi-disant contrerévolutionnaires qui laissent la chose aux adversaires? Et tout en reclamant le mot pour soi, gommant chaque atteinte à ma liberté sociale dans la paroisse par la définition de la liberté, selon laquelle elle n'est pas une liberté à choisir le mal, tout en évitant de se poser la question où ils trouvent le mal dans mes démarches inhibées.

La seconde erreur est d'avoir rendu illimitée une liberté qui est, de par sa nature, limitée. Dieu n'a pas remis à l'homme une liberté illimitée dont l'usage, précisément, anéantirait sa liberté. Il a eu soin, au contraire, de placer partout devant elle un arrêt pour la retenir sur l'abîme : dans notre corps, c'est la douleur ; dans notre âme, les tourments de conscience ; dans la société, la loi et la nécessité.

Question pertinente

à "dans la société, la loi et la nécessité." - N'est-ce précisement pas dans l'augmentation des nécessités pour des plus pauvres en défiance de certaines lois que ces contrerévolutionnaires laissent de la liberté aussi la chose à l'adversaire? Une question à poser très sérieusement à St Nicolas du Chardonnet. Ce n'est pas une nécessité légale, ni naturelle de chercher au dessus de tout l'emploi. Ce n'est qu'une nécessité circonstancielle, dans certaines circonstances. Et les vouloir amplifier pour quelqu'un qui a très légalement, très moralement et très ouvertement un autre propos qui pourrait être utile tant à lui-même (en occurrence à moi-même) qu'aux autres qui y participent - sauf erreur de leur part ou persécution injuste - constitue le tort vis-à-vis moi que j'ai déploré.

Plus on augmente les nécessités de chercher "le travail" en tant qu'emploi, moins on donne l'espace à par exemple la mendicité, plus on prive des gens de leurs libertés, par exemple d'expression. Et si la définition de LA LIBERTÉ au métaphysique reste liberté ordonné vers le bien, il n'y a pas la même observation à faire vis-à-vis LES LIBERTÉS, qui sont des droits civiques. Qui sont entre autres des protections pour la possibilité de former une famille. Qu'on ne s'y trompe point, ma définition de famille est celle de la tradition catholique. Reste à savoir si les traditionnalistes savent l'appliquer ou préfèrent la réglimentation contraignante (bien contraires aux libertés des autres, donc au moins potentialement à leur liberté dans le sens chrétien et essentiel) quand il s'agit des pauvres. Un couple qui vit dans la rue, leur reconnait-on le droit des devoirs conjugaux ou est-ce que les hommes et les femmes sont mis en séparé dans les foyers? Leur reconnait-on le droit et le devoir de procréer, ou leur donne-t-on des préservatifs pour qu'ils ne le fassent pas? Pourtant, un couple dans la rue aynt ou à avoir un enfant sont prioritaires pour les assistants sociaux.

Plus on restreint les libertés des pauvres, plus on donne aux gens importants les libertés de les opprimer. Ils soutiennent tant qu'ils veulent et oppriment tant qu'ils veulent, sauf où la loi les en empêche. Par exemple la loi de 1993, selon laquelle un interdit de mendicité doit être limité dans l'espace et dans le temps. Seule la mendicité dite agressive est illégale. Ou encore, mendicité non autorisée, là où il y a des temps qu'elle est autorisée. Si au debut du siècle passé il y avait des pauvres avec des rêves contraires à la justice naturelle, il y avait aussi des riches avec des rêves contraires à celle-ci. Un des rêves était d'interdire la mendicité, pour pouvoir fausser le marché du travail en leur faveur, pour qu'ils peuvent payer mal et harceler les employés avec leurs idéalisme (désormais trop repandu par les employés de l'écôle publique) ou leur orgueil. Interdire la mendicité est une démarche de cet orgueil. Assimiler des démarches donnant donnant des pauvres - comme la musique de la rue ou mes démarches par internet - à la mendicité telle quelle en est une suite. La facilité de placer des gens socialement moins importants en psychiatrie ou des choses pareilles est une autre démarche du même orgueil. Si elle a diminué les derniers années, tant mieux. Pour une période de la France, depuis Richelieu et avant Louis XVI, on cherchait à enfermer les pauvres vagabondes dans les hôpitaux, pour les y faire servir les malades. St Vincent de Paul était pour le moins sceptique envers ça, et il refusa à donner des aumôniers à l'Hôpital de Paris.

Et si ça provoque chez certains un libertarisme aussi vers le mal - que d'ailleurs je dénonce, je n'ai jamais dit que des paires pédés ou lesbiennes doivent pouvoir se considérer ou être traités à l'égal des couples mariés, je suis contre l'avortement, et pour que la sodomie soit recriminalisée - c'est une réaction un peu désordonnée qui a néanmoins, dans la partie que est pour les libertés essentiels, une bonne base, quoiqu'elle la déborde.

Ce n'est pas parce qu'un plaisir est prisé par les pauvres qu'il est plus mauvais ou plus interdisable que le plaisir correspondant chez les riches. Ce n'est pas parce qu'un liberté est usée par le pauvre dans un cas et par le riche dans un autre qu'elle devrait être interdite au pauvre et laissé libre au riche. Et ainsi de suite. Prenons par exemple la liberté d'investissement et d'ouvrir un négoce: elle n'est pas plus mauvaise parce qu'elle commence à petite échelle sans endettement que parce qu'elle commence à grande échelle avec un crédit, donc avec une dette.*

Ni n'est une chose plus mauvaise parce qu'elle se fait à l'ancienne, et je plaide précisement pour un retour aux cierges pour s'allumer et aux feux pour se rechauffer (être contre le nucléaire n'implique pas être adepte de l'hystérie climatique ou démographique), ou pour les toilettes sèches là où il y a des jardins ou des champs pour prendre le fumier. Reruraliser la France épargnerait les ressources en salpître de Chilé, puisque les toilettes sèches dans la campagne seraient plus remplis, si vous m'excusez la grossièreté.

Tel a été mon discours pendant des années. Pour ça, et pour des faibless personnelles qui ne se voient pas dans l'oeuvre, on m'a tenu des années durant, un discours moralisant. Ce qui ne veut pas dire un discours qui donne la morale de façon équitable, plutôt un discours qui a cherché les erreurs à éviter dans ce que les paroissiens ont apperçu de ma démarche, et qu'on met les gens en garde contre les démarches pour qu'ils ne les apperçoivent pas. Comme si c'était me faire une charité.

Dans le reste, le texte de l'abbé est très acceptable. Jusqu'à banale.** Tant qu'on ne sousentende dedans les choses qu'il m'a semblé avec des raisons probables que les coparoissiens sousentendent, celles que j'ai dénoncé ici - et ailleurs. Car sinon, s'ils m'ont évité pour d'autres raisons, soit il y a eu trahison du secret du confessionel, soit une détermination de me laisser purger une faute secrète lourdement "dans le secret" mais quand même publiquement derrière mon dos, tandis qu'on répugnait à me mettre devant un tribunal et de me laisser libre après une éventuelle peine, soit les deux, soit calomnie. Précisons, que je ne semble pas avoir été dénoncé par l'autre partie, là où j'étais dans le faute.

Hans-Georg Lundahl
Bibliothèque Malraux
11-XII-2011
 
* Faire un cahier ou livre, suite. Et pour la musique, en parallèle: C'est quoi ce truc? (Texte anglais en parallèle).

** Il ne dit rien qu'un homolibéral ne pourrait souscrire dans cet article. Sauf ceux qui sont en plus directement antichrétiens. J'en reconnaîtrais certains pseudos sur les sites "gothiques" ou j'avais tellement fustigé leurs préjugés évolutionnistes et libertaires dans le mauvais sens qu'ils m'ont exclu.