vendredi 4 février 2011

"racisme et traditionnalisme" ...

Avant de moraliser, vaut mieux savoir de quoi on parle.

En anglais, le mot "Racist" a été répéré par les érudits de Oxford English Dictionary la première fois en 1932, la page da la BpI étant déchiré je reconstruits depuis informations sur Facebook: dans un article sur la Slavophilie ou les Slavophiles, par Trotski, traduit en anglais par quelqu'un moins d'interessant, qui était effectivement cité, mais dont je ne me souviens pas. La mot "Racism" je n'ai pas vérifié.

Le mot "Racialist" est plus vieux en anglais, déjà un débat au Canada de 1917. Vingt ans plus tard il sera appliqué aux adeptes de Mein Kampf ou Mythus des XX Jahrhunderts en Allemagne. Trotski n'a donc pas inventé le mot anglais, il a juste contribué, à travers son traducteur, de le remettre sur modèle français.

De 1932, remontons donc à 1929, en français, de OED au Robert:

Raciste. 1929

En adoptant une idéologie raciste, ces nations finissent par croire que leur position éminente n'est pas due à des mérites qu'il faut entretenir, mais uniquement au faveur du sort, à leur beau physique (...) Les groupes qui s'estiment éminents ne peuvent plus avoir désormais qu'une attitude haineuse et revendicatrice vis-à-vis des autres. Ils estiment que tout leur est dû puisqu'ils sont de la "race suprème" (...) seul le peuple élu a des droits sur toutes choses (...) pour lui il n'y a pas de nations étrangères, il n'y a que des esclaves revoltés (...)


Gaston BOUTHOUL, Traité de Sociologie, p. 273


Est-ce vraiment comme ça qu'on utilise le mot aujourd'hui? C'est à peu près la même réprobation, mais pas exactement les mêmes critères pour l'appliquer sur quelqu'un. Il y a des Musulmans qui seraient prèts à dire tout ça sur quelqu'un qui ne veut pas les avoir dans son entreprise, son salon, sa charité, peut-être, pour les pauvres, mais exclusion d'un endroit qui est avantageux n'égale pas un statut d'esclave. Si tel épicier peut sans être raciste préférer d'embaucher son cousin, est-ce déjà là une volonté apparente de dominer les français? Le Pen lui-même1 ne le dirait pas, et c'est quand même lui qu'ils citent le plus souvent à propos du "racisme" en France aujourd'hui. SI un entrepreneur peut préférer son cousin, ALORS l'autre peut préférer son compatriote de souche. L'un comme l'autre ne relève pas du racisme dans ce sens là, mais de préférence pour les siens avant les autres.

Même plus: selon cette définition, soit les écrivains de PRÉSENT sont menteurs, ce que je ne crois pas, soit il y a des gens qui ne sont pas français de souche qui répondent mieux à l'un ou l'autre définition de raciste donné ici par le sociologue.2

Mais peut-être qualifier comme Racisme une chose apparentée à la droite actuelle est quand même une tradition française? Encore Robert:

Racisme. 1902

Est-ce que les écrivains de l'Action française, jaloux de fonder philosophiquement leur misérable doctrine purement politique, ne regarde pas les idées de race et de tradition comme le substratum du nationalisme et du monarchisme? (...) Il ne m'appartient pas de refaire ici le procès du racisme et du traditionnalisme (sic3).


A. MAYBON, in Revue blanche, n°223, 15 sept 1902, p.146-148


Il se trouve, en effet, que la revue et l'article sont accessibles par Wikiquote. Robert ne cite pas, mais d'une côté l'auteur trouve mal des gens de l'Action française de ne pas lire Karl Marx, il se vante de réalisme, reproche aux racistes-pour-ainsi-dire4 d'avoir la tête dans les nuées et dit que même leur chef Mistral ne suit pas ses disciples ...

Chez Maurras le mot Race ne revient pas à l'étude scientifique ou biologique de raciologie (Rassentypus en allemand) mais à tout une autre chose, qui reclame plutôt d'être traduit par Tradition familiale, hérédité familiale. Maurras parle, en effet, des Capétiens comme "la Troisième Race" - après les Mérovingiens et Carlovingiens, biensûr. Dans ce sens là, mais pas dans le sens de raciologie, les Noirs des Antilles ou de Caméroun sont plus proches de nous que les Arabes et les Rroms les plus foncés plus proche de nous que les Afghanis-Pachtounes. Car, on a partagé la même religion plus longtemps, plus extendument, avec plus de mariages entre les groupes. Mais biensûr les Manouches de France ou de France-Espagne-Allemagne sont plus proche de nous que le sont les Rroms de Roumanie et plus proches d'eux que nous le sommes. Nous? Bon, il y a quand même ici les Normands qui partagent ma race EX-Viking. Et il y a eu des missionaires de France (de Corbey) qui nous ont sauvé du style de vie Viking. St Anchaire et Rimbert, notemment.

Ça n'a rien à voir avec le mot anglais "Racialism" qui dépeint les agitations eugéniques de Margaret Sanger. C'est le tort d'un Adolf d'avoir mélangé les deux.

Hans-Georg Lundahl
BpI, G. Pompidou/Paris
4-II-2011



1J'ai dit que je n'aime pas Le Pen, mais c'est une autre histoire: son attitude envers les bigouden comme adolescent n'est pas exemplaire, et je préfère Bruno Gollnisch. --- 2Pourvu que l'exemple du "peuple élu" était vraiment juste dans son cadre de "raciste" et pas encore un pas plus loin. Alors il y a quelques-uns qui repondent à la définition de raciste, d'autres qui répondent à la description de syndrome de peuple élu --- 3Je me demandais si (sic) était pour le mot traditionnalisme ou pour les deux n. Vu qu'il écrit nationalisme avec un n (sans sic par Robert), il me semble qu'il ait vaccillé entre les paradigmes "-tion, -tionnel, -tionnalisme" (comme en "tradi-") et "-tion, -tionel?, -tionalisme" (comme en "na-"). --- 4Un homme qui parle de "racisme" parle normalement pas de "tenants du racisme" ou "d'adeptes du racisme" mais des "racistes" - ou il n'en parle pas du tout, il les appelle "nationalistes" (sic) mais analyse leur "nationalisme" (re-sic) comme relevant de "racisme et traditionnalisme". Même si Robert n'a pas encore trouvé le nom raciste dans son article de 1902.

Aucun commentaire: