mardi 9 février 2010

J'allais faire une boutade

Genre "a propos poubelles, où sont les Poubelle, encore dans l'administration"?

Mais ça serait injuste envers M. Eugène-René Poubelle.

En plus, vue que la famille est de Caen, je ne peux pas affirmer qu'ils auraient changé de nom après l'invention des corbeilles d'ordures obligatoires par leur congénère. Ici à Paris j'en ai par contre pas trouvé, malgré le nombre de cages d'escaliers, entrées d'immeubles, et semblables que j'ai squatté une nuit à la fois.

Laissez-moi prendre l'occasion plutôt de louer cette invention administrative. Si à Londres le futur abbé Bryan Houghton (j'allais l'épeler Brian) a, pendant une époque sans ressources, pu ramasser d'ordures sens s'empoisonner avec botulisme, c'est grace à la vidange quottidienne des waste bins comme on les appelle là-bas. Il y a des gens ici qui font les poubelles des épicéries, moi j'ai parfois pris les pains et patisséries des sacs des boulangéries avec des camarades de la rue. On pourrait imaginer des conditions que ça serait malsaine, mais pas quand c'est ensuite vidé (ou, ce que n'est pas pris est ensuite vidé) chaque jour par des braves gens qui se lèvent tôt et qui supportent un métier parfois puant pour un revenu ridicule. Les docteurs dont le courage essentiel est aussi de supporter des vues et des odeurs peu appétisants sont beaucoup mieux remunérés.

Blague à part - un homme malade est plus rare qu'un homme qui jette ses ordures. Et une maladie pour laquelle on va au docteur est généralement plus chiante que la poubelle d'avant-hier. Les éboueurs font une bonne œuvre pour que ça continue d'être ainsi, pour que les hommes malades soient rares. Mais chaque fois une œuvre moins durable que la guérison d'une maladie.

On se demande si on appèlera les douches gratuites "delanoés" dans le futur. Là il y a moins qui pue, précisement à cause de l'eau qu'on y dépense. Malfonctionnements? J'en ai pas vus.

Quand c'est le plus souvent quelque chose de mal qu'on raconte dans les nouvelles, et quelque chose de mal - darwinisme, héliocentrisme, blavatskyisme ou encore malthusianisme - que j'attaque, c'est bien de pouvoir se reposer dans une ou dans quelques réflections paisibles et contentes.

Hans-Georg Lundahl
c/o ESI St Martin
27 ter Bd St Martin
Paris III (dont j'utilise
cette matinée du
9 févr. 2010 la Mairie
pour écrire)