Pour St Louis en l'Isle.
D'abord pour parfaire mon volontariat d'écrire pour le bulletin paroissiale, ensuite pour clarifier pourquoi je suis ce dimanche venu à quitter la Messe et aller à St Nicolas du Chardonnet. Malgré le miracle eucharistique qui - s'il est génuine - me semble prouver la validité de la Messe Célébrée selon le rite de Paul VI.
Le nouvel offertoire est une prière de repas sabbatique. Pas un "simple repas", car le repas sabbatique est dans la prière là identique au Seder de Pesach. Ce sont les repas non-sabbatiques qui peut-être manquent prière, peut-être ont encore une fois la même mais moins obligatoirement, ou même une prière plus courte, j'en sais rien, je ne suis pas juif. Comme tel il fait de quelque façon double emploi avec le Pater Noster surtout avec "panem nostrum supersubstantialem da nobis hodie" mais pas exactement les autres prières (n'étais-ce un but de la réforme liturgique d'éliminer "ce que fait double emploi" avec qqc de plus important?)
[d'ailleurs la deuxième fois cette semaine que ce bloc-notes de yahoo se ferme quand je suis en train de le rédiger, la première était à la Marie du VII, ici c'est à Mouffetard, V - et non, il ne s'agit pas de mes action, car " bloc-notes impossibles à afficher" ne peut pas dépendre des miennes]
Le vieux offertoire par contre reprend jusqu'à dans la réponse du peuple quasi tout le Pater, y compris ce que ne relève nullement de la notion du repas: la gloire de Dieu (avant le "panem nostrum" et notre utilité "panem nostrum", mais aussi ce que vient après: pardon des péchés, délivrance des tentations trop grandes et du mal ou du malin). Quand même il était une nouveauté, il manque à la liturgie Dominicaine.
Il était une nouveauté tout court ou il remplaçait ou résumait quelque chose? Je pense qu'il résumait ou remplaçait déjà au début ce qu'il y a dans la liturgie orthodoxe, ce qu'aujourd'hui on réintroduit dans une forme plus libre dans le novus ordo: les prières, entre autres, pour les divers catégories et pour les divers besoins de tous.
Et LA j'ai trouvé ce dimanche une occasion de quitter la liturgie.
"Pour que nous vivions de plus en plus en communautés ouvertes aux autres" - "Seigneur, aie/prends pitié de nous"!
Le Kyrie eleïson, je reconnais, par exemple de la liturgie orthodoxe. Ce qui venait avant, non.
Ce n'est pas une prière recourante de l'Église que tous vivent en communautés, ni que tous soient ouverts aux autres. Et encore non plus que chaque communauté soit ouverte aux autres communautés, même celles dehors de l'Église.
Et il y a cette même tendance dans une autre église où je viens de visiter le Noveau Rite dit "ordinaire", Nanterre, la messe célébrée par le curé de la cathédrale. Là, les prières étaient plutôt acceptables, mais le Kyrie eleïson était remplacé par un autre refrain: "Seigneur donnez-nous ton Esprit, pour bâtir ton royaume". "Pour bâtir" ressemble plutôt à "pour que nous, avec son aide, bâtissions ton royaume" qu'à "pour qu'il bâtisse ton royaume (en nous)".
En plus, même si "bâtir l'Église" est un but de l'Eucharistie, en tant que Baptême et Réconciliations sont - oui pour ceux qui les reçoivent la condition de recevoir l'eucharistie, mais autrement, en global - le fruit de l'Eucharistie, alors, le fait de bâtir le royaume de Christ avec des nouvelles pierres vivantes (par le Baptême) ou des pierres vivantes réinsérées (par Pénitence), ne se fait pas à chaque Messe, et n'est pas non plus comparable à certaines requêtes, qui ressemblent plutôt à ce qu'on offre au bon Dieu un plan du bâtiment à construire, avec ce refrain! Comme le fameux "toujours vivre en des communautés ouvertes aux autres" de ce dimanche.
Cette prière là n'est pas exactement quelque chose dont toute l'Église serait d'accord.* Ni St Nicolas du Chardonnet, ni St Louis en l'Isle ne peuvent prétendre être toute l'Église. On ne peut pas prétendre que ce soit St Nicolas du Chardonnet qui invente une prière pour insulter les réticences anti-communautaires de St Louis en l'Isle. On doit conclure que cette prière forme en parti aussi un moyen de polémique contre les réticences communautaires de St Nicolas du Chardonnet. Et, quoique la polémique est licite, la prière de l'Église n'y est pas le bon endroit.
Comme d'ailleurs, la réponse aux préjugés anti-chrétiens quand à la personne du Messie et l'accomplissement de Jésus de Nazareth: le pire n'est peut être pas que la réponse de l'interlocuteur prévu était trop faible, mais que c'est dans l'église que Krygier ait prophéré ses mots objectivement blasphèmes. Quand les prières de chapelet non programmées, par l'intrusion des jeunes tradis mais rejointes par paroissiens de Notre Dame aussi, auront porté fruit dans des conversions, on pourra peut-être rétrospectivement dire que l'Évêque Mgr. Vingt-Trois aura été bien inspiré. Vu que c'est son vingt-troisième année d'épiscopat ou de sacerdoce - je ne me souviens plus duquel - espérons que cette année qui correspond à son nom lui apporte un peu plus de clarté quand à l'intégrité de sa foi catholique.
Mais il y a encore dans ces prières réintroduites à côté de l'offertoire: je n'ai pas entendu, ou si j'ai entendu j'ai oublié l'occasion, mais il m'est surgi en âme une fantaisie sur cette prière, comme si on avait dit "faites que nous soyons de plus en plus le fermant qui lève toute la pâte" - "Kyrie eleïson".
Un Pentécôtiste pourrait bien prier "faites que nous soyons de plus en plus le ferment qui lève toute la pâte, jusqu'à ce qu'elle soit levée". Déjà, ça serait un détournement hétérodoxe du texte, si c'était une prière par une église apostolique (pour eux ça pourrait être interpreté par Dieu comme une demande de rejoindre l'église catholique ou l'église orthodoxe), car les baptisés et une Église de baptisés ayant une vrai succession apostolique sont déjà, par ce fait même, le levain qui lève toute la pâte jusqu'à ce qu'elle soit levée. On ne demande pas de devenir ce qu'on se sait déjà être. Le faire donne l'impression de se vouloir convaincre par méthode Coué, ce qu'est ridicule. Les prières comme celle du dimanche me paraissent en esprit aussi un peu comme si on avait oublié la dernière phrase. Si les prêtres font de l'hypnose ericksonnienne, ça pourrait être une suggestion post-hypnotique de l'oublie. Je recommande donc qu'ils arrêtent ça, si j'ai bien deviné. Plus sérieusement, ça pourrait aussi être un souci d'être "plus sobre" et "moins bibliciste" qu'un Pentécôtiste éventuel qui prierait ça. Souci pas faux, mais alors aller jusqu'au bout, ne pas imiter leur mode de prière.
De toute façon, je recommande qu'ils n'oublient pas que le texte sur le levain comporte une limite: "jusqu'à ce que toute la pâte soit levée". Une prière comportant des mots comme "de plus en plus" ne devait pas se référer à une quelconque condition ou tendance terrestre, car pour les choses terrestres, chaque condition, chaque tendance a bel et bien une limite au delà duquel il ne convient plus de continuer le progrès. Une pâte levée n'a pas besoin d'être encore davantage et davantage levée, mais d'être mis dans le four: où elle se lève encore, mais pas indéfinement, elle se raidit pour devenir du pain.
Un homme marié dans un couple ouvert aux enfants n'a normalement pas besoin d'être absorbé dans une communauté focolari pour être encore davantage vivant dans une communauté, et une communauté ouvert aux enfants, aux pauvres, aux laïcs, n'a pas besoin de s'ouvrir aussi aux juifs, aux musulmans, aux protestants, aux franc-maçons de rite écossais, aux athées y compris le Grand-Orient, à Georges Fennech et sa Miviludes. Et l'ouverture aux sodomites doit être là même que toujours: soit vivre seul, soit prendre une femme (pour les hommes), soit rester sans les Sacrements.
Ce que me laisse - par voie d'association - un soupçon un peu amère quand à l'origine d'une prière comme "de plus en plus vivre en des communautés ouvertes aux autres": une secte est selon les définitions des trucs comme Miviludes une communauté fermée vis-à-vis l'extérieur. Une prière comme ça pourrait être la réponse à une demande discrète d'un sympatiseur de la maçonnerie, qui voudrait ainsi forcer les fidèles a subir dans leur liturgie une forme de méthode Coué de devenir autre chose que des fidèles, autre chose que des gens qui peuvent à occasion être intolérants et à d'autres renfermés vis-à-vis d'autres confessions.
Il y a eu aussi une chose comme ça dans une de mes paroisses orthodoxes, la dernière avant mon retour au catholicisme traditionnel: entre la prière, toute traditionnelle, pour les malades, et celle, toute aussi traditionnelle, pour les pécheurs, on avait introduit une prière pour les "alcooliques et toxicomanes" - comme si c'était une cathégorie distincte à la fois des malaeds et des pécheurs! Quelqu'un avait cru que je me trouvais là? Alors, la prière de l'église a été minipulé "pour moi" - ou "pour mon bien" (supposé) mais contre ma réputation. Je n'aime effectivement pas être tamponné comme alcoolique ou toxicomane.
Ce n'était pas juste mon honneur qui était blessée, mais la vérité. Dans un alcoolique, dans ses consommations d'alcool et ses réactions, il y a ce que relève du péché uniquement, comme la décision une soir de boire jusqu'ivresse, ou, quoique moins, la décision à telle heure de continuer de boire tout en risquant l'ivresse. Il y a aussi ce que relève de maladie - les ivresses mêmes et les "lendemains" sont des brèves maladies, l'alcoolisme comme maladie chronique est là des qu'une verre suffit pour induire l'ivresse - notons, l'ivresse, pas quelque autre symptome d'avoir bu, comme le rouge qui me peuvent monter aux joues même après une verre de rouge ou encore du chocolat ou du fromage bleu - elle se prépare avec les tolérances augmentés. Par contre, ce qui n'est ni maladie, ni péché, n'est pas une troisième catégorie entre "malades" et "pécheurs", c'est ce qui relève du normale. Certains hommes (mormons, musulmans et autres) ne supportent pas de voir un sdf boire une verre avec le repas ou de le voir prendre un verre de trop ou de le voir apprécier la bière offerte plutôt que le coca: ces hommes là seraient prèts à introduir une troisième catégorie entre pécheurs et malades pour eux. L'Église n'est pas là pour suivre leur mauvaise inspiration. Ni pécheur, ni malade revient à normale.
Il y a des gens tellement fourbes que les prières traditionnelles pourraient les blesser. Prier pour ceux qui voyagent peut être un insulte à un seigneur féodal qui abuse son territoire pour faire de la piraterie - comme les "Hunde von Kuenring" faisaient sur la Danube, jusqu'à ce que le Duc d'Autriche, avertis par un prisonnier échappé par miracle, faisait la siège à leur château.** Prier pour les prisonniers peut être apperçu comme un insulte par des militaires qui font des choses comme à Dachau ou Abu Ghraib. Le vieux offertoire peut être le fruit d'un compromis: d'une côté l'église fait une prière complète comme ça aussi, de l'autre les "moins de détailles" permettent aux malfaiteurs de ne pas se voir ciblés par les prières traditionnelles.
Aujourd'hui la tentation de politiciens serait plutôt que de supprimer les prières d'en introduir des nouvelles, comme la prière pour alcooliques et toxicomanes, ou comme la prière pour "vivre de plus en plus dans des communautés ouvertes aux autres".
Et sinon - si les prières comme ça ne se font pas sur quelque pression politique même discrète ou indirecte - c'est de toute manière une façon d'introduire son idéologie à soi dans la prière à Dieu. Dans la prière collective des fidèles. Peut-être quelque prêtre a-t-il dit "la paroisse le demande" parce que telle commission - regardez bien alors les proportions numérales entre la commission et les paroissiens, souvenez-vous alors que chaque membre du commission parle davantage aux autres membres sur les sujets en question qu'aux paroissiens en dehors de la commission, souvenez-vous alors que les paroissiens en dehors de la commission sont consultés en fonction de leur bien-être avec les membres de la commission! Le bon M. l'abbé Houghton a dédié un chapître de son livre à ce qu'il appelle "l'église du bavardage". Dans ce chapître, peut-être fait-il tort à Jean-Jacques, mais il a vu les commissions, il a vu souffrir les paroissiens humbles et pas trop commissionnaires après le réforme liturgique. Avec une prière comme ça, il y en a des paroissiens qui s'en foutent des détailles, il s'agit de toute façon de l'eucharistie, il y en a qui sont blessés en secret, et il y en a qui - comme je fis moi-même dimanche passé - se vont à St Nicolas du Chardonnet. Pour moi c'était un retour après une excursion très brève. J'ai beau avoir trouvé la conviction que le novus ordo s'est effectivement célébré validement à Buenos Aires, n'empêche pas, je ne sais pas si une messe même valide où je risque des prières comme ça soit une messe que je devrais fréquenter. Plutôt St Nicolas alors!
Hans-Georg Lundahl
Complété Vendredi
29/X/2010 à Beaubourg
*Certaines réflections me reviennent du bon livre de CSL: Letters to Malcolm, chiefly on prayer. Peut-être Michael Davis l'a-t-il lu aussi?
**Pour les lecteurs de l'allemand, je recommande "Die Hunde von Kuenring" et "Das Rosengaertlein" dans la collection "Sagen auss Oesterreich", la partie "Niederoesterreich". À cette époque les Ducs d'Autriche n'étaient pas encore les Habsbourgs, mais les Babenberg.
D'abord pour parfaire mon volontariat d'écrire pour le bulletin paroissiale, ensuite pour clarifier pourquoi je suis ce dimanche venu à quitter la Messe et aller à St Nicolas du Chardonnet. Malgré le miracle eucharistique qui - s'il est génuine - me semble prouver la validité de la Messe Célébrée selon le rite de Paul VI.
Le nouvel offertoire est une prière de repas sabbatique. Pas un "simple repas", car le repas sabbatique est dans la prière là identique au Seder de Pesach. Ce sont les repas non-sabbatiques qui peut-être manquent prière, peut-être ont encore une fois la même mais moins obligatoirement, ou même une prière plus courte, j'en sais rien, je ne suis pas juif. Comme tel il fait de quelque façon double emploi avec le Pater Noster surtout avec "panem nostrum supersubstantialem da nobis hodie" mais pas exactement les autres prières (n'étais-ce un but de la réforme liturgique d'éliminer "ce que fait double emploi" avec qqc de plus important?)
[d'ailleurs la deuxième fois cette semaine que ce bloc-notes de yahoo se ferme quand je suis en train de le rédiger, la première était à la Marie du VII, ici c'est à Mouffetard, V - et non, il ne s'agit pas de mes action, car " bloc-notes impossibles à afficher" ne peut pas dépendre des miennes]
Le vieux offertoire par contre reprend jusqu'à dans la réponse du peuple quasi tout le Pater, y compris ce que ne relève nullement de la notion du repas: la gloire de Dieu (avant le "panem nostrum" et notre utilité "panem nostrum", mais aussi ce que vient après: pardon des péchés, délivrance des tentations trop grandes et du mal ou du malin). Quand même il était une nouveauté, il manque à la liturgie Dominicaine.
Il était une nouveauté tout court ou il remplaçait ou résumait quelque chose? Je pense qu'il résumait ou remplaçait déjà au début ce qu'il y a dans la liturgie orthodoxe, ce qu'aujourd'hui on réintroduit dans une forme plus libre dans le novus ordo: les prières, entre autres, pour les divers catégories et pour les divers besoins de tous.
Et LA j'ai trouvé ce dimanche une occasion de quitter la liturgie.
"Pour que nous vivions de plus en plus en communautés ouvertes aux autres" - "Seigneur, aie/prends pitié de nous"!
Le Kyrie eleïson, je reconnais, par exemple de la liturgie orthodoxe. Ce qui venait avant, non.
Ce n'est pas une prière recourante de l'Église que tous vivent en communautés, ni que tous soient ouverts aux autres. Et encore non plus que chaque communauté soit ouverte aux autres communautés, même celles dehors de l'Église.
Et il y a cette même tendance dans une autre église où je viens de visiter le Noveau Rite dit "ordinaire", Nanterre, la messe célébrée par le curé de la cathédrale. Là, les prières étaient plutôt acceptables, mais le Kyrie eleïson était remplacé par un autre refrain: "Seigneur donnez-nous ton Esprit, pour bâtir ton royaume". "Pour bâtir" ressemble plutôt à "pour que nous, avec son aide, bâtissions ton royaume" qu'à "pour qu'il bâtisse ton royaume (en nous)".
En plus, même si "bâtir l'Église" est un but de l'Eucharistie, en tant que Baptême et Réconciliations sont - oui pour ceux qui les reçoivent la condition de recevoir l'eucharistie, mais autrement, en global - le fruit de l'Eucharistie, alors, le fait de bâtir le royaume de Christ avec des nouvelles pierres vivantes (par le Baptême) ou des pierres vivantes réinsérées (par Pénitence), ne se fait pas à chaque Messe, et n'est pas non plus comparable à certaines requêtes, qui ressemblent plutôt à ce qu'on offre au bon Dieu un plan du bâtiment à construire, avec ce refrain! Comme le fameux "toujours vivre en des communautés ouvertes aux autres" de ce dimanche.
Cette prière là n'est pas exactement quelque chose dont toute l'Église serait d'accord.* Ni St Nicolas du Chardonnet, ni St Louis en l'Isle ne peuvent prétendre être toute l'Église. On ne peut pas prétendre que ce soit St Nicolas du Chardonnet qui invente une prière pour insulter les réticences anti-communautaires de St Louis en l'Isle. On doit conclure que cette prière forme en parti aussi un moyen de polémique contre les réticences communautaires de St Nicolas du Chardonnet. Et, quoique la polémique est licite, la prière de l'Église n'y est pas le bon endroit.
Comme d'ailleurs, la réponse aux préjugés anti-chrétiens quand à la personne du Messie et l'accomplissement de Jésus de Nazareth: le pire n'est peut être pas que la réponse de l'interlocuteur prévu était trop faible, mais que c'est dans l'église que Krygier ait prophéré ses mots objectivement blasphèmes. Quand les prières de chapelet non programmées, par l'intrusion des jeunes tradis mais rejointes par paroissiens de Notre Dame aussi, auront porté fruit dans des conversions, on pourra peut-être rétrospectivement dire que l'Évêque Mgr. Vingt-Trois aura été bien inspiré. Vu que c'est son vingt-troisième année d'épiscopat ou de sacerdoce - je ne me souviens plus duquel - espérons que cette année qui correspond à son nom lui apporte un peu plus de clarté quand à l'intégrité de sa foi catholique.
Mais il y a encore dans ces prières réintroduites à côté de l'offertoire: je n'ai pas entendu, ou si j'ai entendu j'ai oublié l'occasion, mais il m'est surgi en âme une fantaisie sur cette prière, comme si on avait dit "faites que nous soyons de plus en plus le fermant qui lève toute la pâte" - "Kyrie eleïson".
Un Pentécôtiste pourrait bien prier "faites que nous soyons de plus en plus le ferment qui lève toute la pâte, jusqu'à ce qu'elle soit levée". Déjà, ça serait un détournement hétérodoxe du texte, si c'était une prière par une église apostolique (pour eux ça pourrait être interpreté par Dieu comme une demande de rejoindre l'église catholique ou l'église orthodoxe), car les baptisés et une Église de baptisés ayant une vrai succession apostolique sont déjà, par ce fait même, le levain qui lève toute la pâte jusqu'à ce qu'elle soit levée. On ne demande pas de devenir ce qu'on se sait déjà être. Le faire donne l'impression de se vouloir convaincre par méthode Coué, ce qu'est ridicule. Les prières comme celle du dimanche me paraissent en esprit aussi un peu comme si on avait oublié la dernière phrase. Si les prêtres font de l'hypnose ericksonnienne, ça pourrait être une suggestion post-hypnotique de l'oublie. Je recommande donc qu'ils arrêtent ça, si j'ai bien deviné. Plus sérieusement, ça pourrait aussi être un souci d'être "plus sobre" et "moins bibliciste" qu'un Pentécôtiste éventuel qui prierait ça. Souci pas faux, mais alors aller jusqu'au bout, ne pas imiter leur mode de prière.
De toute façon, je recommande qu'ils n'oublient pas que le texte sur le levain comporte une limite: "jusqu'à ce que toute la pâte soit levée". Une prière comportant des mots comme "de plus en plus" ne devait pas se référer à une quelconque condition ou tendance terrestre, car pour les choses terrestres, chaque condition, chaque tendance a bel et bien une limite au delà duquel il ne convient plus de continuer le progrès. Une pâte levée n'a pas besoin d'être encore davantage et davantage levée, mais d'être mis dans le four: où elle se lève encore, mais pas indéfinement, elle se raidit pour devenir du pain.
Un homme marié dans un couple ouvert aux enfants n'a normalement pas besoin d'être absorbé dans une communauté focolari pour être encore davantage vivant dans une communauté, et une communauté ouvert aux enfants, aux pauvres, aux laïcs, n'a pas besoin de s'ouvrir aussi aux juifs, aux musulmans, aux protestants, aux franc-maçons de rite écossais, aux athées y compris le Grand-Orient, à Georges Fennech et sa Miviludes. Et l'ouverture aux sodomites doit être là même que toujours: soit vivre seul, soit prendre une femme (pour les hommes), soit rester sans les Sacrements.
Ce que me laisse - par voie d'association - un soupçon un peu amère quand à l'origine d'une prière comme "de plus en plus vivre en des communautés ouvertes aux autres": une secte est selon les définitions des trucs comme Miviludes une communauté fermée vis-à-vis l'extérieur. Une prière comme ça pourrait être la réponse à une demande discrète d'un sympatiseur de la maçonnerie, qui voudrait ainsi forcer les fidèles a subir dans leur liturgie une forme de méthode Coué de devenir autre chose que des fidèles, autre chose que des gens qui peuvent à occasion être intolérants et à d'autres renfermés vis-à-vis d'autres confessions.
Il y a eu aussi une chose comme ça dans une de mes paroisses orthodoxes, la dernière avant mon retour au catholicisme traditionnel: entre la prière, toute traditionnelle, pour les malades, et celle, toute aussi traditionnelle, pour les pécheurs, on avait introduit une prière pour les "alcooliques et toxicomanes" - comme si c'était une cathégorie distincte à la fois des malaeds et des pécheurs! Quelqu'un avait cru que je me trouvais là? Alors, la prière de l'église a été minipulé "pour moi" - ou "pour mon bien" (supposé) mais contre ma réputation. Je n'aime effectivement pas être tamponné comme alcoolique ou toxicomane.
Ce n'était pas juste mon honneur qui était blessée, mais la vérité. Dans un alcoolique, dans ses consommations d'alcool et ses réactions, il y a ce que relève du péché uniquement, comme la décision une soir de boire jusqu'ivresse, ou, quoique moins, la décision à telle heure de continuer de boire tout en risquant l'ivresse. Il y a aussi ce que relève de maladie - les ivresses mêmes et les "lendemains" sont des brèves maladies, l'alcoolisme comme maladie chronique est là des qu'une verre suffit pour induire l'ivresse - notons, l'ivresse, pas quelque autre symptome d'avoir bu, comme le rouge qui me peuvent monter aux joues même après une verre de rouge ou encore du chocolat ou du fromage bleu - elle se prépare avec les tolérances augmentés. Par contre, ce qui n'est ni maladie, ni péché, n'est pas une troisième catégorie entre "malades" et "pécheurs", c'est ce qui relève du normale. Certains hommes (mormons, musulmans et autres) ne supportent pas de voir un sdf boire une verre avec le repas ou de le voir prendre un verre de trop ou de le voir apprécier la bière offerte plutôt que le coca: ces hommes là seraient prèts à introduir une troisième catégorie entre pécheurs et malades pour eux. L'Église n'est pas là pour suivre leur mauvaise inspiration. Ni pécheur, ni malade revient à normale.
Il y a des gens tellement fourbes que les prières traditionnelles pourraient les blesser. Prier pour ceux qui voyagent peut être un insulte à un seigneur féodal qui abuse son territoire pour faire de la piraterie - comme les "Hunde von Kuenring" faisaient sur la Danube, jusqu'à ce que le Duc d'Autriche, avertis par un prisonnier échappé par miracle, faisait la siège à leur château.** Prier pour les prisonniers peut être apperçu comme un insulte par des militaires qui font des choses comme à Dachau ou Abu Ghraib. Le vieux offertoire peut être le fruit d'un compromis: d'une côté l'église fait une prière complète comme ça aussi, de l'autre les "moins de détailles" permettent aux malfaiteurs de ne pas se voir ciblés par les prières traditionnelles.
Aujourd'hui la tentation de politiciens serait plutôt que de supprimer les prières d'en introduir des nouvelles, comme la prière pour alcooliques et toxicomanes, ou comme la prière pour "vivre de plus en plus dans des communautés ouvertes aux autres".
Et sinon - si les prières comme ça ne se font pas sur quelque pression politique même discrète ou indirecte - c'est de toute manière une façon d'introduire son idéologie à soi dans la prière à Dieu. Dans la prière collective des fidèles. Peut-être quelque prêtre a-t-il dit "la paroisse le demande" parce que telle commission - regardez bien alors les proportions numérales entre la commission et les paroissiens, souvenez-vous alors que chaque membre du commission parle davantage aux autres membres sur les sujets en question qu'aux paroissiens en dehors de la commission, souvenez-vous alors que les paroissiens en dehors de la commission sont consultés en fonction de leur bien-être avec les membres de la commission! Le bon M. l'abbé Houghton a dédié un chapître de son livre à ce qu'il appelle "l'église du bavardage". Dans ce chapître, peut-être fait-il tort à Jean-Jacques, mais il a vu les commissions, il a vu souffrir les paroissiens humbles et pas trop commissionnaires après le réforme liturgique. Avec une prière comme ça, il y en a des paroissiens qui s'en foutent des détailles, il s'agit de toute façon de l'eucharistie, il y en a qui sont blessés en secret, et il y en a qui - comme je fis moi-même dimanche passé - se vont à St Nicolas du Chardonnet. Pour moi c'était un retour après une excursion très brève. J'ai beau avoir trouvé la conviction que le novus ordo s'est effectivement célébré validement à Buenos Aires, n'empêche pas, je ne sais pas si une messe même valide où je risque des prières comme ça soit une messe que je devrais fréquenter. Plutôt St Nicolas alors!
Hans-Georg Lundahl
Complété Vendredi
29/X/2010 à Beaubourg
*Certaines réflections me reviennent du bon livre de CSL: Letters to Malcolm, chiefly on prayer. Peut-être Michael Davis l'a-t-il lu aussi?
**Pour les lecteurs de l'allemand, je recommande "Die Hunde von Kuenring" et "Das Rosengaertlein" dans la collection "Sagen auss Oesterreich", la partie "Niederoesterreich". À cette époque les Ducs d'Autriche n'étaient pas encore les Habsbourgs, mais les Babenberg.
5 commentaires:
errata et corrections:
--- à la fois des malaeds et des pécheurs! - malades
---des qu'une verre suffit - un
---c'est ce qui relève du normale - du normal
---Ni pécheur, ni malade revient à normale - normal
Die Hunde von Kuenring - auf deutsch.
Schreckenwalds Rosengärtlein
Comme j'ai noté sur un autre message:
Aussi une façon d'empêcher le bien-être nécessaire pour que des couples se forment, ou tout simplement: http://o-x.fr/h0ax.
"h0ax" est presque comme hoax=escroc. Sauf que le zéro marque que ce n'est pas le cas. Donc: h0ax=0 hoax=pas d'escroc
Pas à ma connaissance, de toute façon.
"zéro"?
"h0ax" dans ce code après o-x.fr/ n'est pas "h eau a x", mais "h zéro a x" - quoique l'effet visible est le même.
http://o-x.fr/h0ax
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