Edouard Courtial, Le Journal du Dimanche, 15 août 2010, p. 2, intervioué par Nicolas Prisette:
Propose de donner l'allocation de rentrée scolaire en forme de bons d'achats.
Le titre de l'interview est effectivement un affirmation que E. Courtial avec cette proposition veut "moraliser" l'allocation. Elle était donc immorale avant?
Elle se trouvait en effet abusée par certaines familles, au moins en apparence. Telle famille l'aurait utilisé pour acheter une TV. Telle famille serait désinteressé de la réussite scolaire de l'enfant. Ce que serait immoral.
Mais telle famille sait peut être très bien combien de matériel scolaire est nécessité et que le cartable est déjà acheté ou hérité. Est-ce immoral d'avoir les moyens pour acheter un cartable, se trouver avec un cartable autrement et ensuite utiliser les moyens autrement? Je ne trouve pas. D'autres trouvent que oui.
Donc, telle famille serait immorale. Au moins dans l'usage fait de l'allocation de l'entrée. Par là, l'allocation elle-même serait immorale?
Il y a parmi les Algériens une certaine référence à une certaine idée que si le recepteur de l'aumône est immoral, donner l'aumône devient par là aussi immoral. À moins de la donner d'une façon éducative. Heureusement il n'y a pas tous qui pensent comme ça. Il y a aussi une autre idée, un Hadith de leur Prophète: "Donne au mendiant, même si tu le vois monter au cheval." Comme la burqah, l'idée de moraliser l'aumône par le fait de ne pas rendre argent qui pourrait être utilisée de façon immorale, est plus ou moins ancrée dans une culture musulmane, mais elle n'est pas Islam. Peut être j'ai raté quelque information là-dessus, mais c'est plus ancrée dans l'administration que dans "le sacré" pour ainsi dire.
(Signalons qu'à Nice, en2008, excuses 2007, j'ai vu des beurs fêter la victoire de Sarkozy en Coca-Cola et Kébab hallal - c'est comme ça que j'ai su qui avait gagné. Il parait qu'un idiot - ce n'était pas moi, pour ceux qui aimeraient le prétendre - avait fait danser une figure semblable à Jésus dans le camp de Ségo dans le jeu en ligne - que je ne fréquente pas - Second Life, d'où j'avais un certain dédain pour la gauche/PS de cette élection en outre de leur avortionnisme et c. habituels.)
Wikipedia donne un exemple dans ce train d'idées:
Parions que dans tel cas, ce n'est pas une bouteille de vin qui est marqué sur le bon!
Quid du Christianisme, vu que** nous sommes (moi, et, j'espère, beaucoup de mes lecteurs) des chrétiens?
Le sermon de la montagne n'encourage pas d'enquérir dans l'usage postérieur d'une aumône, c'est le moindre que l'on puisse dire.
Saint Paul encourage l'aumône, décourage l'oisivité, mais n'encourage pas directement d'enquerir si le recepteur est oisif ou pas.
Saint Augustin nous dit de ne pas donner le sexe illicite comme aumône, ni d'argent à ceux qui cherchent de faire d'arméments pour bouleverser rem publicam***. Il ne dit pas de ne pas donner d'argent aux gens qui pourraient boire alcool plutôt que de manger (ça serait une idée islamiste - peut être même islamique - ce n'est pas l'idée qu'exprime Saint Augustin), ni de vérifier que l'argent ne sera pas versé aux putes.
Saint Nicolas participe dans une distribution alimentaire, vient quelqu'un une deuxième fois, il ne dit rien, on le lui remarque il repond "laissons-le, peut-être que c'est Jésus déguisé".
Saint Ignace de Loyola a, dans ses Exercises "donne des règles pour un don d'aumône responsable" selon une biographie que j'avais lue. Les Exercises ... bon, je ne les ai pas fait, mais j'ai eu le livre dans mes mains, la responsabilité dont il est question, est celle de ne pas manquer d'avoir assuré son salut. "Dois-je/doit-il donner un tierce ou encore plus?" - "Fais/dis lui de faire comme ça tu le souhaiteras/il le souhaitera quand c'est temps de mourir".
Mais on est en république*** dite laïque, chaque décision doit selon sa théorie, ce qu'est encombrant au meilleur des cas, se reférer à des principes naturels sans référence à la religion, qu'elle soit chrétienne ou musulmane.
Prenons donc les mots d'ordre du sarkozysme, ceux-mêmes auxquels fait référence E. Courtial:
Responsabilité de chacun, effort individuel: - le système actuel laisse à la responsabilité de chaque famille l'usage efficace et directe fait de l'allocation, la proposition de loi veut ôter cette responsabilité à "chaque famille" et la concentrer dans les caissières qui ne venderaient rien que du matériel scolaire pour ces bons (raison de plus de ne pas devenir caissier/caissière).
En plus, la loi proposée donnera le profit uniquement aux papetiers ou supermarchés ayant un contrat avec les entreprises spécialisées dans l'imprimérie et validation des bons d'achat. Les petits papetiers, sans un tel contrat, sous la nouvelle loi, seront défavorisés.
Item les familles qui achètent - par vraie assiduité aux études - du matériel "scolaire" pendant les vacances (il y en a pour lesquelles bloc-notes ou , avant la venue de
Encore une fois wikipedia:
Précisement, donc, le contraire de l'effort et de la responsabilité individuels. Pédagogie bureaucratique prime sur le respect de la responsabilité de chacun.
Respect de l'autorité: - plus "l'autorité" devient un fardeau quotidien par ses ingérences, moins elle est respectée. Un administrateur d'internet a des pouvoirs de s'assurer sur les usages du site, d'en empêcher les usages qu'il juge fautifs, dont on ne peut que rêver - ou faire des cauchemars - pour ce que concerne la vie réelle. Ça ne le rend pas respecté, non plus qu'on ne respecte pas un grattement au cul (pour prendre un image américain, je n'ai pas repéré la phrase française).
Ramener l'autorité public à la liste des tâches donnée en Romains chapître 13, avec les tâches ajoutées par les souverains catholiques à partir de Constantin, serait peut-être plus efficace que d'ajouter encore une tâche.
Méritocratie: considération pas applicable à des allocations faites à tous ou à tous sous un certain seuil de revenu.
Dans cette question, il parait que j'ai les parents d'élèves avec moi. Cette fois, je me contente de donner le lien à un article dans Le Parisien.
Dans ce que relève des fardeaux sur le fisc, je signale que si les allocations coûtent, leur administration coûte aussi, et les bons d'achat ajouteraient aux frais à payer par les imposables. Ce que n'effraie peut-être pas certains droitistes, dont les potes sont dans les companies pour valoriser bons d'achat et les femmes dans la bureaucratie sociale ou dans les associations.
Hans-Georg Lundahl
Annexe de la Mairie
Boulogne-Billancourt
20/VIII/2010
* Sécurité? Même page Laurent Mucchielli, sociologue, directeur de recherches au CNRS est intervioué par Michel Deléan. Il dit que la surveillance par caméras n'est pas très efficace. Le repérage est à 3% des délits repérés, les élucidations des enquêtes policières sont à 2% des élucidations, et ça coûte cher en termes de personnel.
** Merci, l'espagnol: vist-O que (non-existant "vue que"="vist-A que", également non-existant)!
*** Le mot res publica (acc. rem publicam) donne en français "la république" mais St Augustin n'entendait pas par là une absence de Roi ou d'Empéreur.
Propose de donner l'allocation de rentrée scolaire en forme de bons d'achats.
La morale est-elle, avec la sécurité*, un moyen de réconquerir l'opinion pour le chef de l'État?
- Il s'agit de replacer la responsabilité de chacun au cœur de notre contrat social. Avec le respect de l'autorité, l'effort individuel et la méritocratie, vous avez les marqueurs du sarkozysme. Cette proposition de loi s'inscrit au croisement de ces valeurs.
Le titre de l'interview est effectivement un affirmation que E. Courtial avec cette proposition veut "moraliser" l'allocation. Elle était donc immorale avant?
Elle se trouvait en effet abusée par certaines familles, au moins en apparence. Telle famille l'aurait utilisé pour acheter une TV. Telle famille serait désinteressé de la réussite scolaire de l'enfant. Ce que serait immoral.
Mais telle famille sait peut être très bien combien de matériel scolaire est nécessité et que le cartable est déjà acheté ou hérité. Est-ce immoral d'avoir les moyens pour acheter un cartable, se trouver avec un cartable autrement et ensuite utiliser les moyens autrement? Je ne trouve pas. D'autres trouvent que oui.
Donc, telle famille serait immorale. Au moins dans l'usage fait de l'allocation de l'entrée. Par là, l'allocation elle-même serait immorale?
Il y a parmi les Algériens une certaine référence à une certaine idée que si le recepteur de l'aumône est immoral, donner l'aumône devient par là aussi immoral. À moins de la donner d'une façon éducative. Heureusement il n'y a pas tous qui pensent comme ça. Il y a aussi une autre idée, un Hadith de leur Prophète: "Donne au mendiant, même si tu le vois monter au cheval." Comme la burqah, l'idée de moraliser l'aumône par le fait de ne pas rendre argent qui pourrait être utilisée de façon immorale, est plus ou moins ancrée dans une culture musulmane, mais elle n'est pas Islam. Peut être j'ai raté quelque information là-dessus, mais c'est plus ancrée dans l'administration que dans "le sacré" pour ainsi dire.
(Signalons qu'à Nice, en
Wikipedia donne un exemple dans ce train d'idées:
Paul faite son anniversaire. L'un de ses amis Mohamed, ne sait quoi lui offrir. Mohamed se procurera auprès d'un magasin un bon d'achat pour que Paul puisse s'offir ce qui lui plaît.
Parions que dans tel cas, ce n'est pas une bouteille de vin qui est marqué sur le bon!
Quid du Christianisme, vu que** nous sommes (moi, et, j'espère, beaucoup de mes lecteurs) des chrétiens?
Le sermon de la montagne n'encourage pas d'enquérir dans l'usage postérieur d'une aumône, c'est le moindre que l'on puisse dire.
Saint Paul encourage l'aumône, décourage l'oisivité, mais n'encourage pas directement d'enquerir si le recepteur est oisif ou pas.
Saint Augustin nous dit de ne pas donner le sexe illicite comme aumône, ni d'argent à ceux qui cherchent de faire d'arméments pour bouleverser rem publicam***. Il ne dit pas de ne pas donner d'argent aux gens qui pourraient boire alcool plutôt que de manger (ça serait une idée islamiste - peut être même islamique - ce n'est pas l'idée qu'exprime Saint Augustin), ni de vérifier que l'argent ne sera pas versé aux putes.
Saint Nicolas participe dans une distribution alimentaire, vient quelqu'un une deuxième fois, il ne dit rien, on le lui remarque il repond "laissons-le, peut-être que c'est Jésus déguisé".
Saint Ignace de Loyola a, dans ses Exercises "donne des règles pour un don d'aumône responsable" selon une biographie que j'avais lue. Les Exercises ... bon, je ne les ai pas fait, mais j'ai eu le livre dans mes mains, la responsabilité dont il est question, est celle de ne pas manquer d'avoir assuré son salut. "Dois-je/doit-il donner un tierce ou encore plus?" - "Fais/dis lui de faire comme ça tu le souhaiteras/il le souhaitera quand c'est temps de mourir".
Mais on est en république*** dite laïque, chaque décision doit selon sa théorie, ce qu'est encombrant au meilleur des cas, se reférer à des principes naturels sans référence à la religion, qu'elle soit chrétienne ou musulmane.
Prenons donc les mots d'ordre du sarkozysme, ceux-mêmes auxquels fait référence E. Courtial:
Responsabilité de chacun, effort individuel: - le système actuel laisse à la responsabilité de chaque famille l'usage efficace et directe fait de l'allocation, la proposition de loi veut ôter cette responsabilité à "chaque famille" et la concentrer dans les caissières qui ne venderaient rien que du matériel scolaire pour ces bons (raison de plus de ne pas devenir caissier/caissière).
En plus, la loi proposée donnera le profit uniquement aux papetiers ou supermarchés ayant un contrat avec les entreprises spécialisées dans l'imprimérie et validation des bons d'achat. Les petits papetiers, sans un tel contrat, sous la nouvelle loi, seront défavorisés.
Item les familles qui achètent - par vraie assiduité aux études - du matériel "scolaire" pendant les vacances (il y en a pour lesquelles bloc-notes ou , avant la venue de
Encore une fois wikipedia:
Le bon d'achat est aussi un instrument administratif dans le cadre d'une politique sociale. Les personnes ne bénéficient plus d'allocation, mais directement de coupon ou bon sur lequel n'est pas indiqué une valeur précise, mais une quantité dénombrable telle la taille, le poids ou la durée. Il permet de s'assurer que l'argent ainsi attribué est utilisé de la façon entendu.
Précisement, donc, le contraire de l'effort et de la responsabilité individuels. Pédagogie bureaucratique prime sur le respect de la responsabilité de chacun.
Respect de l'autorité: - plus "l'autorité" devient un fardeau quotidien par ses ingérences, moins elle est respectée. Un administrateur d'internet a des pouvoirs de s'assurer sur les usages du site, d'en empêcher les usages qu'il juge fautifs, dont on ne peut que rêver - ou faire des cauchemars - pour ce que concerne la vie réelle. Ça ne le rend pas respecté, non plus qu'on ne respecte pas un grattement au cul (pour prendre un image américain, je n'ai pas repéré la phrase française).
Ramener l'autorité public à la liste des tâches donnée en Romains chapître 13, avec les tâches ajoutées par les souverains catholiques à partir de Constantin, serait peut-être plus efficace que d'ajouter encore une tâche.
Méritocratie: considération pas applicable à des allocations faites à tous ou à tous sous un certain seuil de revenu.
Dans cette question, il parait que j'ai les parents d'élèves avec moi. Cette fois, je me contente de donner le lien à un article dans Le Parisien.
Dans ce que relève des fardeaux sur le fisc, je signale que si les allocations coûtent, leur administration coûte aussi, et les bons d'achat ajouteraient aux frais à payer par les imposables. Ce que n'effraie peut-être pas certains droitistes, dont les potes sont dans les companies pour valoriser bons d'achat et les femmes dans la bureaucratie sociale ou dans les associations.
Hans-Georg Lundahl
Annexe de la Mairie
Boulogne-Billancourt
20/VIII/2010
* Sécurité? Même page Laurent Mucchielli, sociologue, directeur de recherches au CNRS est intervioué par Michel Deléan. Il dit que la surveillance par caméras n'est pas très efficace. Le repérage est à 3% des délits repérés, les élucidations des enquêtes policières sont à 2% des élucidations, et ça coûte cher en termes de personnel.
** Merci, l'espagnol: vist-O que (non-existant "vue que"="vist-A que", également non-existant)!
*** Le mot res publica (acc. rem publicam) donne en français "la république" mais St Augustin n'entendait pas par là une absence de Roi ou d'Empéreur.
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