dimanche 3 octobre 2010

Génétique, tyrannie, école ... (et un peu sur HP)

Dans un très mauvais moment le "por Gracias de Dios Caudillo de España" se décida de fournir des ressources de récherche pour qu'on trouve le génôme du révolutionnaire.

Serai-ce une erreur? Serait-ce une calomnie? Je ne sais pas, je l'ai trouvé sur wikipédia, l'encyclopédie libre et ça se peut que quelqu'un ait abusé de la liberté pour faire promouvoir une mensonge.

Mais, dans l'abstrait, aurait-ce été une bonne idée si c'était ce qu'il faisait?

Le génôme du révolutionnaire ne diffère pas plus que le génôme de l'hispanophone et du francophone, puisque faire ou ne pas faire une révolution est plus volontaire et moins déterminé que de parler telle ou telle langue comme langue maternelle. Or, les linguistes s'accordent, il n'y a pas de détermination génétique pour parler telle ou telle langue comme langue maternelle. Pour choisir telle ou telle langue à apprendre par pur plaisir, peut-être: Tolkien se croyait héréditaire d'un plaisir dans le gallois. Mais pas pour avoir telle ou telle langue comme langue maternelle.

Or, être de la côté révolutionnaire ou de la côté réactionnaire, relève des idées, des vérités reçues ou rejetées, et autant peu du génôme que des astres.

Mais en plus, très obviement, les génômes se repartissaient d'une manière assez uniforme sur les deux côtés de la guerre.

Francisco Franco était de la droite (oui, on parle du futur caudillo), son cousin Ramón Franco était aviateur de la gauche. Et ne me dites pas que des aviateurs manquent esprit révolutionnaire, suffit de regarder Gabriele d'Annunzio pour s'en convaincre!

Queipo de Llano, aussi appelé "général micro" avait le même fibre moral que La Pasionaria. Faute de scènes de chambre ils nous ont fournis des scènes de ménage, comme dirait Totoche.

Caballero et José Antonio étaient de deux côtés dans l'idéologie, mais très très le même type moral.

Et les pauvres qui espéraient un paradis communiste ou anarchique n'étaient pas différents que les pauvres qui espéraient un retour de la Tradición aux pouvoir avec Dios, Patria, Fueros y Rey.

La seule différence marcante entre les deux dans les pairs était - le choix. Faire appel au génôme ou faire appel aux astres, c'est un même fatalisme payen et indigne à un caudillo ou à qui que ce soit d'autre qui le soit por Gracias de Dios.

Par contre, si je partage un peu le plaisir de Tolkien pour la langue galloise - que je ne maîtrise d'ailleurs pas - une uatre nouvelle galloise me fait frémir.

Un sur cinquante s'interesse plus sur sa propre vitalité que sur les sujets abordés par le professeur.

Génétiquement prédéterminé? Possible.

On peut voir une différence entre le type Queipo de Llano qui "bavarde" pour faire peur aux adversaires et le type José Antonio qui flingue les rues en se reclamant "de la côté des anges". Une différence purement humaine, et humainement plutôt en faveur du dernier (admirateur de Llorca) que du meurtrier de Llorca qui prenait la médiatique comme juste encore un moyen de faire la guerre. On peut croire qu'elle avait quelque rapport avecf leur génétique. Ce qu'on peut pas, c'est de tamponner l'un deux comme sain et l'autre comme malade.

Être un général micro, malgré Llorca, c'est une façon de ne pas être un Yagüe, de ne pas faire de Séville un autre Badajoz. Être un falangista de la côté des anges, c'était porter du pain aux pauvres et de la protection aux prêtres et moniales. S'il avait été plus calme, l'aurait-il fait si efficacement? J'en doute. Ni l'un, ni l'autre peut être considéré comme un malade.

Mais certaine élite - si l'anecdote wikipédiesque est correcte une qui se payait les frais et les pouvoirs sur un déficit de pensée correcte chez le caudillo - ne le voit pas de cette façon. Parti en sont médecins, autre parti en sont professeurs. Un José Antonio un peu précoce pose problèmes aux professeurs. Surtout à ceux dont la culture est trop limité pour atteindre une école privée, qui sont obligés donc de faire face aux élèves genre troublateurs. On prétend alors que ces élèves seraient un problème pour eux-mêmes quasiment ex definitione medicali, et on leur impose une cure de ritaline, c'est à dire de coke ou malvax. Et reste de les prétendre prédéterminés à leur manque d'attention, on vient de définir un génôme de ... quoi?

Malades?

Anita Thapar, Université de Cardiff, je lis la page trois de PRÉSENT du vendredi 1/X/2010, donne la statistique. Si un des parents n'était pas un élève calme, en 50% des cas l'enfant l'enfant considéré ne l'est pas non plus. Si un vrai jumeau n'est pas un élève calme, en 75% des cas l'enfant considéré ne l'est pas non plus. Le total est 2% de la population totale.

On ne sait pas si elle regarde les 2% les plus calmes et les plus doués pour études comme Syndrome d'Asperger, mais c'est très probable.

Dans une société normale, 4% qui souffrent de la classe, soit parce que le sujet est une distraction insupportable de leur vitalité (qu'ils pourraient bien exercer en apprentissages) soit parce que les camarades moins doués et moins calmes sont une distraction parfois tout aussi insupportable du sujet, seraient une signale de ne pas obliger ces un sur vingt-cinq de fréquenter les mêmes salles, et si c'est quelque part génétique, pas la peine de labourer les pédagogies pour les forcer d'aller ensemble.

Mais dans la notre les professeurs et les docteurs s'entraident, contre les propos de diminuer leurs services à un niveau utile mais pas malfaisant, et contre les sujet fournissant arguments pour une diminution de leurs opportunités de travail. Si ces 4% sont tamponnés comme malades, le professeur devient un spécialiste à dépister, donc une aide valable au médecin, et le médecin devient un spécialiste à dompter, donc une aide valable au professeur.

Dans une société comme ça, la classe, ou quelconque autre société affublé de prof et de docteur, devient dès par là, peut-être même sans une intervention quelconque de mauvaise esthétique, un terrain de trahisons. Multiples.

Tel camarade se trouve sur la ligne entre une diagnose "hyperactif" ou pas, en le dénonçant comme ayant fait encore telle bavure on le pousse vers la diagnose. Tel camarade se trouve sur la ligne entre une diazgnose "Asperger" ou pas, en le dénonçant comme ayant trouvé encore un sujet abstrus d'interêt - que serait enfin la science et les arts sans les sujets abstrus d'interêt! - on le pousse vers la diagnose. Et ça veut dire contre un constat désagréable, qu'il soit d'accord avec la diagnose ou pas, et ça veut dire contre des mésures prétendument curatives désagréables, directement ou indirectement.

Par exemple moins de chances de maintenir un couple sans que les parents vous trouvent finalement mauvais pour l'autre. Et moins de chances de garder un enfant fait hors mariage, plus de risque qu'on mette les alternatives "adoption ou avortement".

Et d'où vient l'interêt de trahir le camarade de classe? D'une bienveillance un peu subtile. On sait que c'est une bienveillance très banale et parfois très souahitée de ne pas trahir. On se sent plus subtil que l'autre en se disant que le docteur sait quand même mieux que le concerné. Chez les uns. Ches les autres c'est d'abord une hypocrisie, ensuite une peur d'être diagnosticés eux-mêmes s'ils ne maintiennent pas la fausse confiance aux docteurs avec des vrais trahisons de camarades.

Harry Potter n'a pas fondé ce climat. Ni dans les écoles normales, encore moins dans les écoles logés. Chaque fois qu'on me parle ou que je lis sur la mocheté de la vie à Poudlard, comme si c'étaient ces livres qui poussaient à la trahison. Ils poussent peut-être à pardonner, peut-être à supporter la trahison avec humour ou satire. J'en sais rien moi-même, je ne les ai pas lu. Mais j'ai l'impression très forte que beaucoup d'élèves se trouvent dans des situations très mauvaises, tellement que la laideur morale de Poudlard apparaît blanche ou brillante à côté de la propre situation.

Grace à Jules Ferry. Grace aux psychiatres, aussi ceux d'Espagne. Grace aux réchercheurs comme Anita Thabar.

Je refuse de faire des propos carrément barbares pour elle. Mais si un tribunal pour crime contre l'humanité serait ouvert demain, j'irais pour témoigner contre elle et contre ce système. Et non contre des bouquins qui s'en font les satiristes.

Hans-Georg Lundahl
Dimanche, mémoire de
Ste Thérèse de Lisieux
3/X/2010, G. Pompidou