vendredi 26 février 2010

L'éducation tsigane dans les familles musicales (citations)

Deux citations du livre de Patrick Williams Les Tsiganes de Hongrie et leurs musiques:


Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, l'impératrice Marie-Thérèse entreprend une politique d'intégration des Tsiganes. En 1782, un décret oblige les grands propriétaires à leur donner des terres. En contrepartie, les familles tsiganes doivent accepter la vie sédentaire et la norme sociale: envoyer leurs enfants à l'école, fréquenter l'église, travailler la terre, partir à l'armé. Dans les pays de langue hongroise, le terme "Tsigane" doit être remplacé par ceux de "nouveau Magyar" ou "nouveau citoyen" ... Si cette politique échoua, c'est avant tout à cause de la résistance que les Tsiganes lui opposèrent. [pp. 26 s.]
...
Tous les contemporains en conviennent: si les interprètes tsiganes sont meilleurs que les autres, cela tient à l'apprentissage familial. C'est que dans les familles tsiganes, les enfants baignent dans la musique, leurs parents n'arrêtent jamais de jouer; ils en sont si imprégnés qu'elle devient comme un langage naturel. [pp. 34 s.]



L'emphase est la mienne.

Ce que vaut pour les tsiganes et la musique vaut - mutatis mutandis - aussi pour chaque autre usage que les parents peuvent faire avec les enfants chez eux plutôt qu'à l'école. Les Tsiganes ont eu raison de résister à une politique qui aurait amené leurs enfants à une obligation scolaire.

Hans-Georg

D'ailleurs, c'est ce que firent les familles de Wolfgang Mozart et de Joseph Haydn - l'un ayant un père maître de chapelle chez un archévêque, l'autre un charron.

Aucun commentaire: