Tous ces tibias, ces péronés, ces morceaux de cubitus, marchandés, pillés, vendus, revendus, légués. Une religiosité du Moyen Age ne peut plus être notre religion.
Auteur: Henri Queffélec
Titre et page: Saint Yves, 31
Éditions Ramsay, 1987
Je note:
- 1.) La mort n'est plus pour le chrétien ce qu'elle était pour les justes de l'Ancien Testament. Le pauvre Lazare - identique selon St Grégoire le Dialogiste avec le St Lazare frère de Ste Marthe et Ste Marie, le Quatre-Jours-Mort et ensuite ressuscité - fut parmi les derniers de voir les Limbes des Justes tels qu'ils étaient avant que le Seigneur soit venu piller l'Enfer.
Mais déjà pendant l'Attente de son venu, un corps d'un prophète à ensevelir a ressuscité un cadavre; - 2.) Il y a certes des réligiosités du Moyen Age qui ne sont pas du tout notre religion. Je note entre autres les Cathars - explorés récemment par Elena Maria Vidal dans son roman The Night's Dark Shade (pas encore en français) - par contre, le culte des réliques étant commun aux Catholiques Romains, aux Orthodoxes séparés de Rome, aux Monophysites ou Miaphysites séparés de Rome et Constantinople, aux Nestoriens séparés de Rome, Constantople et Alexandrie, ceux derniers y trouvent même un remplacement pour le rite normal de l'Extrème Onction, je ne vois que très mal comment un homme qui se réclame d'un quelconque écuménisme catholique pourrait réléguer les réliques - le plus souvent ossements, parfois des corps préservés (quand il s'agit de réliques primaires) - à une quelconque religiosité du Moyen Age qui ne pourrait plus être la notre;
- 3.) À part les Cathars, l'auteur cité ajoutera peut-être "et ce que les Cathars provocaient comme réaction" - est-ce que le Moyen Age eût été si mauvais que ça?
Si l'on veut du progrès dans la réflexion faite par des chrétiens, c'est difficile de trouver après l'ère délimité en Occident comme patristique du meilleur que St Thomas ou St Grégoire Palamas.
Quelqu'un m'ayant provoqué à relire le debut de Prima Pars**, je me suis arreté sur la similitude entre Q. XII et la doctrine philocalique.
J'avais déjà noté la parallélité entre le Cinquième Concile de Constantinople - très partiellement condamné, donc probablement implicitement assez généreusement approuvé par Rome*** - et les textes contre le rationnalisme au Concile du Vatican des ans 1869 et 70./HGL
*Le titre est l'orthographe anglais de l'exclamation exprimant "mais quel horreur!"
**de la Somme Théologique de St Thomas d'Aquin
***L'idée que la condamnation d'une minorité des thèses équivaut à l'approbation tacite au moins préliminaire des autres me vient de l'abbé Bryan Houghton, qui l'a noté sur les condamnations du quiétisme défendu par Fénélon: Rome n'a pas condamné tout ce que Bossuet trouvait mauvais, loin de ça, selon le chapître liturgique de Prêtre rejeté.
3 commentaires:
Merci!
Mon honneur et mon plaisir de promouvoir ce livre!
Mais tôt ou tard j'aimerais le lire aussi!
J'imagine qu'il s'agit du St Yves du 22 mai, j'ai pu souhaiter une bonne fête de St Yves à des Bretons.
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