Hier j'ai eu une discussion avec un homme qui me paraissait assez honnête. Mais je l'ai laissé parler un peu plus que de lui répondre, après il y a des choses qui me viennent en esprit.
a) "Les acquis sociaux sont menacés."Il y a - crois-je - des acquis sociaux et des acquis sociaux.
Certains sont bons et durables. Le neuvième siècle, le Concile de Meaux se trouve obligé à condamner l'esclavagisme, c'est entre Paris et Reims, loin de la Méditerrannée, mais quatre siècles plus tard, c'est à peu près juste en contact avec celle-ci et les Musulmans et Orthodoxes que les Occidentaux Catholiques du Rite Latin prennent des esclaves. Là où l'esclavage fut détruit par l'église qui menaçait les maîtres avec l'enfer s'ils étaient trop durs, il n'a pas été rétabli, même s'il a du être aboli un peu ailleurs, dans les colonies, bien après. Tant que le Christianisme demeure, l'esclavagisme ne peut pas se montrer très ouvertement. Seulement au fur et mésure que le Christianisme s'effrite, l'esclavagisme réapparaît sous autres noms et désignations.
D'autres ne sont pas bons, comme l'avortement.
Mais il y en a aussi qui sont bons, quelque part, mais qui ne sont pas durables.
b) "Les retraites on y va plus tard. Pas de problème pour qqn qui roule la plume, mais pour un ouvrier des chantiers, si."Autrefois, la retraite était normalement les enfants. Qqn qui roulait la plume pouvait bien se permettre à rester actif jusqu'à cent ans. Ou, si malgré l'aise physique le travail était mentalement pénible, investir dans une rente, devenir rentier. Qqn qui faisait les chantiers - sa retraite était la conscience et fortune de ses enfants, ou, si ses enfants n'avaient aucune possibilité ou volonté de l'aider, celle de ses camarades et voisins. Certes, l'industrialisme appauvrit le XIX S. les ouvriers tellement que c'était devenu difficile pour enfants et entourages d'aider leurs proches, tous ayant mal à faire tourner les choses en rond pour eux-mêmes, et qqs peu d'enfants. Mais ça n'était pas une fatalité, ça c'était puisque les petits entreprises se faisaient bouffer par les grandes.
Une fondation pour les retraites, que la caisse soit privée, une association obligatoire, l'état lui-même ou quoi que ce soit, n'est pas une tire-lire, beaucoup plus proche d'une banque.
Dans une tire-lire, on y met une pièce, elle y reste et on la retrouve première occasion qu'on veut, si personne n'ait volé de la tire-lire. Une banque ou une caisse pour les retraites ou une assurance n'est pas ça. Ce qui reste n'est pas la pièce matérielle, ni donc leur somme exacte par ajouts successifs, mais la somme des droits acquis pour le futur en revanche d'un dépôt présent. Car la banque ou l'assurance ou la caisse pour retraites va aussi-tôt dépenser la somme, matérielle ou idéelle, en d'autres obligations de versement et le jour qu'elle aura à vous reverser votre dépôt, elle comptera sur les dépôt qu'on faira alors. Dans le cas des retraites, les retraites futures, pour les avoir réellement, il ne faut pas juste avoir acquis les droits par cotisations, il faut qu'il y aura dans le futur suffisemment des gens qui côtisent de leur tour.
Avec la dénatalité, il n'y en a pas.
Ni avec les naissances françaises de souche, il y en a trop peu, ni avec l'immigration, car le jour que les immigrés se rendent compte qu'ils peuvent voter un autre système et ne plus avoir à côtiser aux retraites des gens qui ne sont pas leurs proches, ils changeront le système. Pas parce qu'ils sont méchants, mais parce qu'ils ne sont pas stupides. Et vivre sous leur protection peut s'avérer pénible, encore une fois pas parce qu'ils sont méchants, mais parce qu'ils sont étrangers. Ils ont d'autres expectations sur ce que des vieillards peuvent s'attendre en absence d'avoir fait et nourri d'enfants quand ils pouvaient.
c) Les retraites sont en compétition avec d'autres acquis sociaux.En tant que le Trésor Public gère en quelle que soit la façon les côtisations, les versements sont en compétition avec les autres versements du Trésor Public.
Élargir le nombre d'élèves qui vont tard encore à l'école, d'une côté ça dévalorise les diplomes en tant qu'ascensceur social, mais de l'autre côté, c'est encore une dépense en compétition avec les retraites. À moins que les côtisations soient bien mises à côté du reste et qu'elles soient la seule base - sans impôts ni emprunts à encore ajouter - des retraites.
Et l'avortement, les contraceptives, la psychiatrie et d'autres choses qui empêchent un homme de former une famille (avec ou sans son consentiment), ça coûte pour les retraites deux fois: une fois quand il y a une autre dépense que les retraites, mais aussi d'autres fois quand il y aura moins d'enfants faits qui pourront travailler et côtiser dans le futur.
La même chose est biensur vrai quand on met des filles en foyers qui autrefois auraient pu être déjà mariées:
Appel à Brigitte Saintpère, avocate à la cour, ReimsQue cet appel ne soit pas oublié!
d) "Ils coupent les retraites pour nous, mais vivent bien eux-mêmes."Certes. L'état étant une grande et riche entreprise et la démocratie ne permettant pas qu'on s'en enriche trop longtemps par personne ou patronyme, ils font de façon de profiter tant qu'ils peuvent. Pour leurs enfants, parce qu'ils y font plus confiance que dans les retraites.
On a fait référence à dépenses de gardes de corps, de dépenses privés, des transports.
Avec un roi plutôt que plusieurs présidents successifs, il y aura moins de gardes de corps, car moins de personnes avec tels.
Les dépenses privés, moins il y en aura de politiciens, par exemple dans une monarchie, moins ça sera nécessaire.
Si - comme avant les 130 ans sans convocation des États Généraux - le parlement n'est pas un métier en autre localité que le domicile principale mais une stage qqs semaines les trois ans ou qqc comme ça, alors il y aura moins de transports.
Je viens de nommer l'Ancien Régime, alors on se demande quelles étaient les dépenses de Louis XVI, Marie-Antoinette et leurs enfants pour voyages et pour dépenses privées avant la Révolution surtout.
La Reine portait un nouveau collier avant chaque fête. Oh l'horreur, pensez-vous! Non, car d'un côté, après chaque fête il y avait une noble qui pourra se vanter d'avoir acheté le collier qu'elle avait porté à telle ou telle fête. Elle sera celle dont le mari ou galant avait offert le plus haut prix sur l'enchère. Après, pas tel ou tel pourcentage mais le tout de l'enchère était offert aux pauvres par la Reine. Elle le faisait pour soi-même mais aussi pour mettre un example à suivre. Donc les pauvres en profitaient. De l'autre côté, elle achetait tout en France, sauf dons faits par sa famille en Autriche (l'empéreur Joseph II, le futur et meilleur empéreur François) ou par des diplomates (ajoutons que les rumeurs à propos elle et Axel von Fersen sont absurdes, car il était trop professionnel et en plus il avait trop des paramours pour jouer Lancelot et Guinevère avec le Reine, c'est un insulte à la virilité du roi aussi qui n'était pas mauvaise). Un orfèvre français avait travail et pouvait gagner argent sans ni faire des choses plus pénibles, ni mendier. Il le partageait avec ses compagnons, et avec sa famille et avec les pauvres qui profitaient éventuellement de ses aumônes. Et chaque dépense de ces gens profitait à d'autres français. Item pour le couturier, pour le tissier, et c.
Un voyage en avion ou en voiture coûte pétrol, dépenses vers d'autres états, car la France n'en a pas dans sa nature. Le voyage entre Versailles et les Tuileries se faisait sur les épaules d'un peuple bien français. La fuite à Varennes comme tout autre voyage en calèche, se faisait par des chevaux français tenus par des palefreniers français, et les chevaux mangeaient foin français cultivé par des paysans français. Qui étaient aussi payés. Et qui dépensaient aussi en France.
Hans-Georg Lundahl
Beauvais
25-IX-2011