mardi 29 avril 2008

Temps des pervers ... ce n'était pas le moyen âge

Pour rappeler: Caligula et Néron étaient avant St Constantin le Grand. Avant le moyen âge, alors. Marquis de Sade, c'était les Lumières - après ce qu'on appelle communément le moyen âge. Dutroux, Fourniret, le meurtrier de la suédoise Susanna, le meurtrier de l'enfant de cinq, de Madison donc, Priklopil et l'autre séquestrateur, c'est aujourd'hui. Il faut admettre, Gilles de Rais et les Templiers avec leur initiation blasphème (admis même dehors de la France, même sans tortures) c'était le moyen âge - mais les Templiers n'ont pas admis sodomie sauf sous torture, et ils se sont repentis de leur admission après les tortures. Le moyen âge était comparativement sain en matière morale.

Julien Carillo se trouve devant le tribunal en "camisole chimique". Le psychiatre assure que ça lui n'enlève en rien ses capacités intellectuelles. Comme si elles étaient tout ce qui comptait dans un procès! Un peu plus tard le journaliste note avec - je le soupçonne - un frisson d'horreur et de dégout que l'accusé ne montre pas d'émotion. Comment montrer d'émotion, même humaine, même normale quand on se trouve "en camisole chimique" ce qu'enlève notamment les émotions? Un homme ou une femme en camisole chimique excite normalement l'une ou l'autre des deux émotions de dégout et de pitié - ou les deux à la fois. Il se trouve déhumanisé. Le journaliste ne dit pas - a-t-il même demandé? - depuis combien de temps Julien Carillo se trouve en camisole chimique. Je vous assure que l'expérience est suffisamment dégoutant pour que le concerné soit capable de s'adonner aux émotions normales. Vous pouvez demander à un bourré qui vomit d'être désolé pour avoir bu, mais comment faites vous pour le reprocher et lui demander les regrèts, si c'est vous qui provoquez les vomissements?

On se demande si Julien Carillo avait été le victime de la psychiatrie avant de commettre son crime. Pour Fourniret c'est un fait connu.

Il y a des voix qui denoncent les individus comme source des perversités. Soit, mais la société humaine est faite précisement d'individus qui sont autant des sources potentielles de perversité. Les juges, les journalistes, les psychiatres n'en font pas exception. Le psychiatre qui se vante d'avoir laissé à un homme accusé ses capacités intellectuelles tout en mettant les capacités émotionnelles en "camisole chimique" semble pas en faire exception.

Aux moyen âge il y avait deux autres options pour les violateurs que de rester en vie et captivité sous surveillance étroite: le pardon et la peine capitale. En fait les peines pour viol étaient très variables, probablement en fonction de la possibilité ou pas que dans la société se trouve des femmes moches et prudes pour qui un viol était un plaisir sans culpabilité. L'église occidentale prévoyait l'excommunication, la déchéance à vie de tout honneur, le devoir de payer un dot convenable, le devoir de marier la victime si elle pardonnait et voulait avoir le perpétreur. Le violateur avait en quelques endroits l'espoir d'un petit bonheur familial. Il avait dans quelques endroits aussi la peur de la peine capitale. Il n'avait pas l'assurance d'une camisole chimique pour très longtemps ou à vie, et des histoires comme on vient de voire ... ben, lisez les chroniques, les cruautés étaient un peu plus purs que ça. Parce qu'on se rappelait que les médecins sont des hommes comme les autres, et qu'ils ne sont pas les experts en morale et que les princes ou justiciers peuvent être criminels. Et qu'il y a un Dieu au dessus de la société comme des individus, un Dieu que s'est fait homme, qui a souffert la croix sous Ponce Pilate, comme un criminel, et qu'un criminel était un des peu d'en admettre l'innocence; et qu'il est ressuscité le troisième jour selon les écritures.

Hans Lundahl

Mardi Radieux
16/29 avril 2008
Aix en Provence

PS: pour éviter des malentendus, la psychiatrie héberge beaucoup d'avantage des ados extrèmes ou des ados permanents ou des traumatisés que des criminels extrèmes. Ni les uns, ni les autres devraient y être.